Apport de Marcel Vicaire pour la sauvegarde de la musique andalouse
On ne peut déterminer avec précision l'époque où la musique andalouse a fait son apparition au Maroc, mais ce patrimoine artistique s'est constitué progressivement à la faveur des vagues migratoires successives, en provenance d'Espagne vers le Maghreb, jusqu'à la fin du 15e siècle .
Cette musique a été transmise par une longue lignée de musiciens, souvent sans être transcrite, sans enseignement méthodique et les thèmes anciens risquaient d'être déformés ou contaminés par des apports étrangers.
Le service des Arts Indigènes n'a pas tout de suite songé à incorporer la musique dans son programme, mais il a tout de suite encouragé les vieux musiciens de Fès. A partir de 1928 environ il fait porter ses efforts sur la musique marocaine, dont la musique andalouse, et essaye de répondre à des questions telles que la recherche de l'authenticité, la conservation du répertoire, l'évolution et la formation des musiciens.
Marcel Vicaire, comme Inspecteur des Arts Indigènes à Fès, à partir de 1924, a eu un rôle majeur dans la rénovation de la musique andalouse et fut l'animateur du groupe de recherche sur cette forme musicale à Dar Adiyel à Fès.
En collaboration avec le musicologue Alexis Chottin du Conservatoire de Rabat, Marcel Vicaire participe à l'organisation de journées de musique marocaine, à l'audition d'orchestres de musique andalouse et instaure avec les « maâllemine » fassi une collaboration fructueuse qui lui permet de faire un inventaire précis de ce qui existe.
Il s'agit par une recherche méthodique de recueillir toutes les informations théoriques, techniques et pratiques permettant de mettre en place un enseignement approprié qui sauve de l'oubli les techniques traditionnelles avant de les développer. Toutes les leçons des maitres du « ala » sont notées au fur et à mesure de leur enseignement.
Marcel Vicaire participe également à la sélection des jeunes élèves qui bénéficieront de ces cours.
Le moyen le plus sûr pour recueillir un répertoire musical populaire est l'enregistrement phonographique et le Service des Arts Indigènes grâce à des dons des firmes Pathé et Odéon, va pouvoir constituer, dès les années trente une discothèque certes modeste mais d'un grand intérêt pour son action de recueil et de conservation du répertoire traditionnel.
En 1939 est organisé à Fès la première conférence/festival de musique andalouse. Cette 1ère édition visait la sauvegarde et le développement de ce patrimoine musical. Outre les rencontres musicales qui permettent d'apprécier toutes les subtilités de la musique arabo-andalouse , les musiciens et les mélomanes présents échangent, à l'occasion de débats, leurs avis sur les perspectives d'évolution de leur musique et comparent leurs différents répertoires.
Le festival de Fès de la musique andalouse fait partie, aujourd'hui, des célèbres festivals sur le patrimoine organisés chaque année dans la cité idrisside, même si le 2ème festival a eu lieu ...en 1969; en mars 2011 s'est tenu le 16ème festival.
Voir nos photos de l'Exposition Vicaire à Montpellier du 21 au 26 mai 2011 à la Maison des Relations Internationales